Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
les vaines tendresses.


Il leur faut une amie à s’attendrir facile,
Souple à leurs vains soupirs comme aux vents le roseau,
ChoisisDont le cœur leur soit un asile
ChoisisAu pEt les bras un berceau,

Douce, infiniment douce, indulgente aux chimères,
Inépuisable en soins calmants ou réchauffants,
ChoisisSoins muets comme en ont les mères,
ChoisisAu pCar ce sont des enfants.

Il leur faut pour témoin dans les heures d’étude,
Une âme qu’autour d’eux ils sentent se poser,
ChoisisIl leur faut une solitude
ChoisisAu pOù voltige un baiser.

Jeune fille, crois-m’en, cherche qui te ressemble,
Ils sont graves ceux-là, ne choisis aucun d’eux ;
ChoisisVous seriez malheureux ensemble
ChoisisAu pBien qu’innocents tous deux.