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Les vaines tendresses.


Un compagnon rêveur attristerait ta vie,
Tu sentirais toujours son ombre à ton côté
ChoisisMaudire la rumeur d’envie
ChoisisAu pOù marche ta beauté.

Si, mauvais oiseleur, de ses caresses frêles
Il abaissait sur toi le délicat réseau,
ChoisisComme d’un seul petit coup d’ailes
ChoisisAu pS’affranchirait l’oiseau !

Et tu ne peux savoir tout le bonheur que broie
D’un caprice enfantin le vol brusque et distrait,
ChoisisQuand il arrache au cœur la proie
ChoisisAu pQue la lèvre effleurait ;

Quand l’extase, pareille à ces bulles ténues
Qu’un souffle patient et peureux allégea,
ChoisisS’évanouit si près des nues
ChoisisAu pQui s’y miraient déjà.

Sois généreuse, épargne à des songeurs crédules
Ta grâce, et de tes yeux les appels décevants :
ChoisisIls chercheraient des crépuscules
ChoisisAu pDans ces soleils levants ;