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la révolte des fleurs.
On s’arracha même un bouquet,
Chef-d’œuvre oublié d’un fleuriste ;
Mais ce simulacre était triste :
Une âme inconnue y manquait.
On chercha sur la terre entière,
Avec l’espoir de tromper mieux
Le regret du cœur et des yeux,
Pour l’art le plus ingénieux
La plus délicate matière.
Les tisserands surent créer
Des guirlandes avec adresse,
Mais, si bien que la main les tresse,
L’art peut-il jamais suppléer
Ce qu’Avril y met de tendresse ?
Les joailliers à leurs étaux
Taillaient dans les rares métaux
Et dans les pierres précieuses
Quelques couronnes spécieuses,
Mais ni légères ni soyeuses,
Et sentant l’acier des marteaux ;
On y pendait de fausses larmes,
Un insecte bien imité,
Mais ces fleurs n’avaient point de charmes,
N’ayant pas de fragilité.