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les vaines tendresses.
À quoi bon nos miettes d’automne ?
Si la plèbe veut s’assouvir ;
Ou nos rêves d’état sans trône ?
S’il plaît au peuple de servir.
À quoi bon rapprendre la guerre ?
S’il faut toujours qu’elle ait pour but
Le gain menteur, cher au vulgaire,
D’une auréole et d’un tribut.
À quoi bon la lente science ?
Si l’homme ne peut entrevoir,
Après tant d’âpre patience,
Que les bornes de son savoir.
À quoi bon l’amour ? Si l’on aime
Pour propager un cœur souffrant,
Le cœur humain, toujours le même
Sous le costume différent.
À quoi bon, si la terre est ronde,
Notre infinie avidité ?
On est si vite au bout d’un monde,
Quand il n’est pas illimité !