Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
les vaines tendresses.


Sur la mort


I

 
On ne songe à la Mort que dans son voisinage :
Au sépulcre éloquent d’un être qui m’est cher,
J’ai, pour m’en pénétrer, fait un pèlerinage,
Et je pèse aujourd’hui ma tristesse d’hier.

Je veux, à mon retour de cette sombre place
Où semblait m’envahir la funèbre torpeur,
Je veux me recueillir et contempler en face
La mort, la grande mort, sans défi, mais sans peur.