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les femmes

Combien sont emportés dans chaque jour qui passe !
Que Dieu sauve aujourd’hui tous les sauvés d’hier,
Et qu’aux derniers partants il nous donne la grâce
De pouvoir dire adieu d’un front tranquille et fier !

Nous les aurions suivis, vaillantes que nous sommes,
Si nos forces servaient nos soupirs belliqueux :
C’est un cruel chagrin d’abandonner les hommes,
Quand la patrie est faible et qu’on l’aime autant qu’eux !

Qu’espérons-nous ? ceux-là que nous aimions naguère
Sont morts ; les nouveau-nés dorment sur nos genoux,
Et nous ne pouvons pas soulever pour la guerre
Les bataillons futurs que nous portons en nous.

Ces défenseurs perdus, n’en attendons plus d’autres !
Les hommes plus heureux dont la justice a soin
Ont des foyers trop doux pour s’occuper des nôtres ;
Leurs femmes sont près d’eux, et nous sommes si loin !