Page:Sully Prudhomme - Épaves, 1908.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
PITIÉ TARDIVE



Un abîme éternel, infini, nous sépare.
Ah ! le baume tardif de vos lèvres s’égare :
Plus rien n’y peut fleurir qui n’ait un goût de fiel.

Adieu, laissez mon cœur dans sa tombe profonde,
Mais ne le plaignez pas, car, s’il est mort au monde,
Il a fait son suaire avec un pan du ciel.