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ÉPAVES



LE PARDON


Pour peu que votre image en mon âme renaisse,
Je sens bien que c’est vous que j’aime encor le mieux.
Vous avez désolé l’aube de ma jeunesse,
Je veux pourtant mourir sans oublier vos yeux,

Ni votre voix surtout, sonore et caressante,
Qui pénétrait mon cœur entre toutes les voix,
Et longtemps ma poitrine en restait frémissante
Comme un luth solitaire encore ému des doigts.