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ÉPAVES



À UN JEUNE POÈTE BOËR

mort en défendant sa patrie


Je te salue, enfant qui rêvais et chantais,
Je baise comme un seuil d’auguste sanctuaire
L’humble fosse où ton cœur partage le suaire
Du droit enseveli sans qu’il meure jamais !

Dans l’ombre sépulcrale, asile aux murs épais,
Ne pleure pas l’azur souillé du jour solaire ;
Ta couche fait envie aux vaincus qu’il éclaire,
Ils survivent debout sans recouvrer la paix.