Page:Sully Prudhomme - Épaves, 1908.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
MUSE ADOLESCENTE



MUSE ADOLESCENTE


Elle m’a lu ses vers, de très douces chansons.
Ils confondent les miens, fruits de veilles moroses,
Et, sans effort éclos sur les plus simples choses,
Donnent à l’art mûri de naïves leçons.

Ils font courir au cœur ces printaniers frissons
Dont les souffles d’avril légers et purs sont causes ;
C’est un bruit de baisers dans un bouquet de roses.
Sa bouche en les disant marie aux fleurs les sons.