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dans le cas où les douaniers descendraient ce chemin pour nous surprendre ; et, par le Christ ! ils ne pourraient approcher de la tartane à travers ces vagues et ces roches. Fais donc mettre le pont à terre.

Le Gitano fit en souriant un geste négatif qui terrifia le moine.

Les contrebandiers n’avaient pas pris part à cette discussion, tant ils étaient empressés d’emballer en toute hâte les marchandises qu’ils comptaient avoir à bien meilleur marché, grâce à cet évènement. Le philosophe surtout chargeait, chargeait son cheval de telle sorte, que le malheureux animal ployait déjà sous le faix ; et pourtant le philosophe entassait toujours ballot sur ballot, disant tout bas : — Une fois sur la route de Vejer, il faudra que Dieu te prête les ailes d’un séraphin pour me rejoindre, moine. Et son cheval portait au moins un tiers de la cargaison de la tartane.

— Ah ! j’y suis, dit le moine, que le signe de tête du Gitano avait beaucoup effrayé, j’y suis ; le seigneur capitaine reste avec nous, parce qu’il connaît une secrète issue qui peut nous aider à sortir de cette anse sans remonter ce sentier, aussi haut que l’échelle de Jacob. Le