Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ces belles pages où se peignent les luttes de cette sauvage et vigoureuse Amérique, dont la religion fut de rester libre et seule maîtresse sous son beau ciel, au milieu de ses riches forêts, sur son sol vierge, et de refouler dans son île brumeuse cette aristocratique Angleterre, chargée de taxes, accablée par ses vieux systèmes de colonisation.

Insoucians que nous sommes de la mer, nos gloires navales sont presqu’ignorées à Paris. De son coup d’œil impérial, Bonaparte avait vu qu’il lui était impossible de lutter directement avec l’Angleterre. Il lui fallait réunir à chaque moment ses forces pour écraser de tout son poids ses ennemis sur le Continent. Si la marine eut une place secondaire dans ses combinaisons, c’est que, deux fois, ses amiraux lui perdirent les vaisseaux de la France ; et que, pour nous servir d’une de ses expressions, une flotte ne s’improvise pas comme une