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Ce furent alors des hurlemens de joie, et des cris d’une admiration convulsive, des cris à éveiller les morts.

— Bravo, taureau ! bravo !… s’écrièrent toutes les voix de la foule. Toutes ?… non, une seule manqua, ce fut celle de la jeune fille à la fleur d’amandier.

Depuis long-temps pareille fête ne s’était vue : le taureau, encore excité par sa victoire, parcourait le cirque en faisant des bonds effroyables, se ruait sur les restes sanglants du Matador et du Chulillo, et des lambeaux de ces deux maladroits pleuvaient sur les spectateurs ! On était donc dans une cruelle incertitude sur l’issue de la course, car la fin de Pepé Ortis avait singulièrement refroidi le zèle de ses confrères, lorsqu’un incident bizarre, inouï, rendit la foule silencieuse et stupéfaite d’étonnement.