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ration à ébranler les montagnes de la Sierra, et les cris de bravo, toro ! retentirent de toutes parts. — Lui, s’arrêta court, suspendit un moment les battemens de sa queue, et regarda avec étonnement autour de lui… Puis il fit à pas lents le tour de l’enceinte qui séparait l’arène des spectateurs, y chercha une issue, et, n’en trouvant pas, revint au milieu du cirque, et là commença d’aiguiser ses cornes, et fit tourbillonner le sable au-dessus de sa tête.

À ce moment un Chulillo se présenta.

— Que la Vierge te protège, mon fils ! et fasse le ciel que ton bel habit de satin bleu brodé d’argent n’ait pas tout à l’heure une doublure rouge comme la banderolle que tu fais voltiger devant les yeux de ce compère qui mugit et s’irrite !

— Bravo, Chulillo, ta patronne veille sur toi ! car c’est à peine si tu as eu le temps de te jeter derrière l’enceinte pour échapper au taureau, dont les yeux commencent à briller comme des charbons ardens.

— Mais patience, voici venir le Picador avec sa longue lance, et monté sur un vaillant cheval pie ; son large chapeau gris est tout chargé de rubans, et il porte des espèces de bottes et