paysan andalou. De par tous les saints d’Aragon, qu’il est bien, avec son amoureuse en croupe et son beau costume brun tout brodé de soie noire et doublé d’incarnat ! Et ces milliers de petits boutons d’or taillés à jour qui serpentent le long de la cuisse et viennent s’arrêter au-dessus de ses guêtres de chamois ! Comme son pied s’appuie ferme dans son large étrier mauresque ! Mais on ne peut voir sa figure, car elle est presque voilée par la mantille de son Andalouse.
Par saint Jacques, le joli couple ! comme elle l’étreint de ses deux bras, et que les manches vertes de son monillo se dessinent avec grâce sur la couleur sombre de la veste de son amant ! Quel feu dans ces prunelles qui scintillent sous ces épais sourcils noirs ! Vrai Dieu ! quels regards ! quelle taille souple ! et que la Vierge bénisse cette complaisante basquine aux longues franges de satin, qui laisse voir une jambe fine et ronde et un pied d’enfant !… Trois fois bénie soit-elle, car on a vu un moment la jarretière bleue qui attache, et son bas de soie, et le petit poignard de Toscane qu’une véritable Andalouse ne quitte jamais !
En avant ! leur bon cheval bai s’est élancé, sa