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respectable, ce pieux, cet angélique vieillard, fit épanouir la fleur de la bienfaisance et de la religion…

— Est-il bête, ce curé ! murmura Grain-de-Sel.

— Bête comme un hareng, répondit Durand en haussant les épaules.

— Ainsi, mes frères, reprit le prédicateur, unissez-vous à moi pour remercier le roi des rois de ce qu’il a couronné celui que nous pleurons, d’une des auréoles de son éternité.

— Amen, répondirent les assistans.

— Dis donc, Grain-de-Sel, vois-tu le capitaine Kernok coiffé d’une auréole ? dit maître Durand.

Mais Grain-de-Sel ne l’écoutait plus, car le curé était descendu de la chaire, pour se diriger vers le cimetière où reposait Kernok ; ils arrivèrent devant sa tombe.

La figure de Grain-de-Sel devint sombre et sévère, il tenait sa toque dans ses deux mains pendantes, et Durand lui serrait le bras, en s’essuyant les yeux.

Alors le curé dit quelques prières, qui furent répétées en chœur par les assistans agenouillés, puis tout le monde se retira.