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la place. — Que je voudrais être à bord avec ce chien de Plik, lui, les bras attachés à une échelle de hauban, le dos nu…, et moi, une bonne garcette à la main. Quand je pense que pour avoir passé par les mains de ce gueux de commissaire, nos parts de prise ont diminué de neuf dixièmes ; qu’au lieu d’avoir les soixante mille francs qui me font vivre depuis vingt ans, je devrais peut-être avoir un million, et que ce pauvre vieux Kernok n’a eu en tout que deux cents mille francs, sur les tonnes d’argent qui nous revenaient du trois-mâts espagnol !

— Bah ! reprit Grain-de-Sel, un peu plus, un peu moins. J’ai tout de même été bien content de quitter le métier avec ce que j’ai eu, et de pouvoir m’acheter un chasse-marée pour faire le cabotage. — Mais c’est depuis que je ne vois plus ce pauvre M. Kernok, que quelque chose me manque.

— À propos, reprit M. Durand, je crois que voici bientôt l’heure du service que nous lui faisons faire à Saint-Jean-du-Doigt, à ce pauvre vieux.

Grain-de-Sel tira une montre d’argent d’au moins un pouce d’épaisseur.

— Vous avez raison, monsieur Durand, il est