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blessures graves, il faut changer d’air, c’est connu.

— Mais, maître Durand, voilà qu’on emporte pour le brick toutes les vergues et les mâts de rechange de la corvette. Comment allons-nous donc naviguer ?

— Peut-être par la vapeur, répondit M. Durand, qui ne pouvait résister au plaisir de faire une plaisanterie.

— Tiens,… vous vous en allez, maître Durand, et vous aussi, camarades. Eh bien ! et nous ! et nous !… maître Durand… maître Durand !

Ainsi disaient les blessés, assez forts pour crier, mais non pour marcher, en voyant le chirurgien-canonnier-charpentier descendre dans son canot et regagner le brick avec son équipage.

— Oui, le plus souvent que c’est pour nous faire changer d’air qu’on nous envoie ici, dit un Parisien qui avait un bras de moins et un biscaïen dans la colonne vertébrale.

— Eh bien ! pourquoi nous y envoie-t-on, Parisien ? demandèrent plusieurs voix avec inquiétude.

— Pourquoi ?… dans le but de nous faire crever, pendant qu’ils profiteront de nos parts de