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avec accompagnement de musique, Tenez, voici le signal. Allons, prenez vos places !

Et tout l’équipage, du moins ceux qui étaient en état de monter et de voir, se groupèrent dans les hunes et dans les haubans.

La seconde fusée étant sortie du San-Pablo, le feu commençait à s’y développer…

C’était la surprise que Kernok ménageait à son équipage ; il avait envoyé maître Zéli à bord du navire espagnol, pour retirer le peu de poudre qui pouvait y rester, et disposer des matières combustibles dans la cale et dans le faux pont, puis garrotter le plus solidement possible les malheureux Espagnols, qui ne se doutaient encore de rien.

C’était donc le San-Pablo qui brûlait ; la nuit était noire, l’air calme, la mer comme un miroir.

D’abord une fumée épaisse et bitumineuse sortit par les panneaux du navire avec une nuée d’étincelles.

Et un cri perçant,… affreux,… qui retentit au loin, s’élança de l’intérieur du San-Pablo ; car son équipage voyait à quel sort il était réservé.

— Voilà déjà la musique, dit Kernok.

— Ils chantent diablement faux, répondit Zéli.