Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/301

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vres roses une coupe remplie d’une liqueur glacée ! ce sybarite enfin, qui ne veut autour de lui que fleurs, parfums et pierreries, femmes jeunes et vives, musique mélodieuse et vins exquis ! Non, sacrebleu ! mais ce plaisir robuste et carré, à l’œil de satyre, au rire de démon, qui hante les tavernes et les tripots, boit et s’enivre, mord et déchire, frappe et tue, puis se roule et se tord au milieu des débris d’un repas grossier, en poussant un éclat de rire qui ressemble au râlement d’un chacal.

Allez, allez, jouissez de la vie ; elle est courte, vous dis-je ! Donc on jouissait de la vie à bord de l’Épervier.

Il était nuit close : les fanaux qui garnissaient les bastingages répandaient une vive clarté sur le pont du navire, que Kernok avait fait garnir de tables pour fêter son heureuse capture.

Au repas succédait le divertissement. Le mousse Grain-de-Sel, après s’être frotté de goudron de la tête au pied, avait trouvé bon de se rouler dans un sac de plumes ; et, sorti de là, il ressemblait assez à un volatile à deux pieds et sans ailes.

Et quel plaisir de le voir gambader, tourner,