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le pavillon anglais se dérouler peu à peu au bout de la corne du trois-mâts. C’est heureux, il se nomme,… il dit de quel pays ? mais je ne me trompe pas… un Anglais ; c’est un Anglais, et le chien ose le signaler, et il n’a pas un canon à son bord ! Zéli, Zéli, cria-t-il d’une voix de tonnerre, fais larguer toutes les voiles du brick, border les avirons ; dans une demi-heure nous nagerons dans ses eaux. Vous, lieutenant, faites faire le branle-bas de combat, envoyez les hommes à leurs pièces, et distribuez les sabres et les piques d’abordage.

Puis, s’élançant sur une caronade : — Enfans ! si je ne me trompe, ce trois-mâts arrive de la mer du Sud ; à cette guibre courte et camarde, à cette rentrée, je reconnais un bâtiment portugais ou espagnol qui se rend à Lisbonne sous pavillon Anglais, ignorant peut-être que la guerre est déclarée à l’Angleterre. Ça le regarde. Mais ce chien-là doit avoir des piastres dans le ventre. Nous allons voir, Cordieu ! Enfans, sa coque seule vaut vingt mille gourdes ! Mais patience, l’Épervier étend ses ailes et va bientôt montrer ses ongles. Allons, enfans ! nageons, nageons ferme !

Et il animait de la voix et du geste les mate-