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une de ses mains, qu’il lui abandonna. — Kernok, qu’avez-vous ? votre main est brûlante.

Cette voix le fit tressaillir : il leva la tête, sourit amèrement, et, jetant son bras autour du cou de la jeune mulâtresse, il la pressa contre lui ; sa bouche effleurait sa joue, lorsque ses lèvres rencontrèrent la fatale cicatrice.

— Enfer ! malédiction sur moi ! s’écria-t-il avec violence. Maudite vieille, sorcière infernale, où a-t-elle appris… ?

Et il fut pour respirer à la croisée ; mais, comme repoussé par une force invincible, il s’en éloigna avec horreur, et s’appuya sur le bord de son lit.

Ses yeux étaient rouges et ardens ; son regard, long-temps fixe, se voila peu à peu ; et, succombant à la fatigue et à l’agitation de la veille, ses yeux se fermèrent. Il combattit d’abord le sommeil, puis y céda…

Alors, elle, les yeux humides de larmes, attira doucement la tête de Kernok sur son sein, qui s’élevait et s’abaissait rapidement. Lui, se laissant aller à ce doux balancement, s’endormit tout-à fait ; tandis que Mélie, retenant son haleine, et écartant les cheveux noirs qui cachaient le large front de son amant, tantôt y