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— Non, juif. Au revoir… là bas, où notre premier bonjour sera un grincement de dents ; car avant toi, maître Plok, j’aurai pour lit une fournaise ardente, mais je t’y garderai une bonne place, maître. Au revoir donc.

— Il me fait horreur, dit le juif. Et, immobile sur la plage, il suivait de l’œil Fasillo, qui regagna la tartane, fit orienter les voiles, et, profitant d’une bonne brise d’est, qui devait le porter rapidement dans le détroit de Gibraltar, mit le cap au nord-ouest, s’éloigna peu à peu, et disparut dans les profondeurs de l’horizon.

Quand le juif ne vit plus rien, il regagna Tanger à pas lents ; mais, arrivant devant une voûte basse qui donnait sur la grève, il doubla le pas en levant les mains au ciel, car cette porte était l’entrée de ses magasins.


Juste un mois après l’exécution du Gitano, une peste effroyable ravageait Cadix ; car Fasillo avait fait échouer sa tartane au pied du fort Sainte-Catherine ;

Sa tartane, remplie des marchandises achetées par lui à Tanger, avait été pillée par le peuple.

Or, en achetant ces marchandises, qui ve-