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— Je le sais, maître Plok.

— Tu le sais ! mais non, c’est impossible.

Alors il regarda avec inquiétude autour de lui, et, comme s’il eût craint d’être entendu, s’approcha de l’oreille de Fasillo, et lui parla un instant à voix basse, puis le regarda en secouant la tête d’un air interrogatif.

— Je le savais, te dis-je, maître Plok.

— Et vous voulez…

— Je le veux.

Le soir, Fasillo surveillait l’embarquement des marchandises, et le vieux Bentek et les noirs portaient à bord les derniers ballots, lorsque maître Plok, qui s’était toujours tenu éloigné, s’approcha du jeune homme et lui dit :

— Le démon seul, mon fils, a pu vous charger d’une telle commission ; j’en suis innocent : que la vengeance du ciel retombe sur vous ou sur ceux qui vous font agir !

— Que le ciel vous ait en aide ! maître Plok, répondit Fasillo, lui tendant la main.

Mais le juif fit un effroyable bond en arrière.

— C’est vrai, je n’y pensais plus, dit l’enfant. Adieu, maître. Au revoir.

— Au revoir… Ce sera donc demain, car avant trois jours votre mère n’aura plus de fils.