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Le dialogue suivant s’établit en langue franque :

Fasillo. — Vous tardez bien, mon père ; et vous savez pourtant qu’il pleut des balles pour les chrétiens, dans cette rue maudite.

Le juif. — N’est-ce que cela ? Adieu, jeune homme.

Fasillo. — Un mot ; ne refermez donc pas si vite ce guichet.

Le juif. — Parle ; mais sois bref.

Fasillo. — Ici dans la rue, je ne puis ; laissez-moi entrer chez vous, et alors…

Le juif. — Que l’anneau de Salomon te serve de collier ! Va-t’en.

Fasillo. — Puisque vous me refusez, je vais tenter un dernier moyen, lui montrant un cachet couvert d’emblèmes hiéroglyphiques.

Le juif. — Que vois-je ! un tel trésor entre tes mains, jeune homme ? qui a pu… Mais entre, entre vite ; car une balle a bien vite traversé une casaque, et pour ma vie, je ne voudrais pas que ce talisman fût souillé par ces mécréans. La porte s’ouvrit.

Fasillo entra en se baissant, traversa deux autres énormes grilles de fer, et se trouva dans une cour étroite, qui ne recevait de jour que