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encore votre main. Tenez, prenez cette fleur ; c’est tout ce que j’ai : gardez-là. Adieu, mon vieil ami.

Le prêtre.

Ah ! avec ce courage, cette énergie ! quelle destinée vous avez manquée !

Le Gitano, essuyant une larme.

C’est vrai, c’est un singulier destin.

Voix du peuple.

Oh ! le lâche, il pleure. À la mort ! le lâche !

Le Gitano continue en souriant.

Chose bizarre ! Par une amère dérision du destin, ce n’est que sous le couteau du bourreau que je trouve les affections que j’ai si ardemment cherchées pendant toute une vie d’orages, que je trouve Fasillo, Rosita, et vous. À quoi tient la vertu, pourtant ? La vertu ! Vous m’y feriez croire, bon vieillard.

Le peuple.

À la mort ! le damné ! l’apostat ! — On tarde bien ! — À la mort !

Le bourreau.

Seigneur Gitano, le peuple s’impatiente.