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pliqua le digne homme ; mais, je le vois, vous me méprisez à cause de mon état. Écoutez donc, compère, il faut que tout le monde vive, et j’ai des charges : j’ai une vieille grand’mère infirme, une épouse adorée, et deux tout petits enfans, avec de beaux cheveux blonds et de fraîches joues roses, qui à l’heure qu’il est rougissent peut-être leurs jolies mains potelées en touchant à mes outils. — Et bien plus !…

Le Gitano l’interrompit par un mouvement si brusque, que toutes ses chaînes résonnèrent comme s’il les eût brisées.

— Est-ce bien possible ! disait le damné, les yeux fixés sur une belle grande jeune fille, qui, mêlée à la foule curieuse, venait d’écarter un instant sa cape de soie noire, en lui faisant un signe expressif. — Fasillo, Fasillo ici ! répétait-il avec les marques du plus grand étonnement.

Les psalmodies des capucins recommencèrent avec une nouvelle vigueur, l’homme à la casaque rouge se remit à sa purification, et le Gitano retomba dans ses pensées, car la grande jeune fille avait disparu.

Vaincu par la fatigue et l’insomnie, il commençait à sommeiller, lorsqu’un carme, qui