Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous ne répondez pas ? Allons, que ce capitaine qui vient de radouber ma tartane avec tant d’adresse, que ce vaillant capitaine se lève, ou j’écrase ce bateau. Sur ma parole ! songez-y bien, mes frères, vous ne trouverez pas comme moi, au fond de l’Océan, de braves démons aux ailes de feu qui, sortant des abîmes de lave ardente où ils s’agitent, prendront votre lougre sur leur large dos pour le remettre à flot ! Car la clarté que vous voyez, mes frères, n’est que le reflet de leurs ailes, qu’ils ont déployées un instant. Encore une fois ! lève-toi, capitaine, ou j’attache à ton navire un certain feu que l’eau bénite et les exorcismes n’éteindront pas, je te le jure.

Tous les Espagnols firent instantanément un soubresaut, comme s’ils avaient reçu une commotion électrique, mais personne ne se releva.

— De par l’ongle de Belzébuth ! c’est sans doute ce héros à l’habit bleu et à l’épaulette d’or qui cache sa tête derrière une caronade et ne bouge pas plus qu’un poisson mort. — Fasillo, mon enfant, remue lui un peu cette jambe que l’on voit encore, car le vaillant se glisse comme une couleuvre le long de cet affût.

Fasillo lâcha la détente de sa longue carabine, et le capitaine Massareo, par le brusque