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rait du côté opposé, avait pu s’approcher sans être vu, la lueur des coups de canon n’éclairant que la carcasse du navire sur lequel on les pointait.

Le damné laissa porter encore un instant, fit éteindre tous les feux, et mit en panne à une demi-portée de fusil du garde-côte, qui canonnait, canonnait, et dont l’équipage attentif était groupé sur les bastingages. On entendait parfaitement la voix de Iago et le commandement du brave Massareo.

— Par le ciel ! c’est la coque de l’autre tartane que ces chiens vont couler, s’écria Fasillo à voix basse, en montrant au Gitano les débris du pauvre bâtiment, qui était éclairé par chaque volée et commençait à s’abîmer. Feu sur eux, commandant, feu !

— Silence, enfant, répondit le damné. Et il emmena Fasillo dans sa chambre, où il fit aussitôt descendre Bentek.

On sait qu’après la vaillante expédition de Iago contre le bâtiment qui avait un innocent bœuf pour tout défenseur, on sait que, revenu à bord, le digne lieutenant de la Châsse de Saint-Joseph avait décidé le capitaine Massareo à détruire la tartane, espérant par là effacer les traces de son mensonge.