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Fasillo ne se trompait pas, car il achevait à peine cette phrase qu’un coup de canon éloigné se fit entendre, puis un second, puis un troisième. Enfin, on distingua bientôt une vive canonnade.

C’étaient les braves de Massareo qui détruisaient l’autre tartane.

— Par les saints du paradis ! s’écria le bouillant jeune homme, voilà du canon !

Le Gitano écoutait silencieusement, pendant que Bentek continuait sans interruption ses poûn… poûn !… et sa vive pantomime. Fasillo, lui, bouclant à la hâte le ceinturon de son sabre, y glissait son poignard et ses pistolets. Il avait déjà le pied sur la première marche de l’escalier du faux pont, lorsque le Gitano, qui s’était replongé dans le duvet de son divan, lui cria : — Fasillo ! à boire, mon enfant, et causons de la Monja et de l’escalade du couvent de Santa-Magdalena.

— À boire !… causer… dans ce moment ? demanda Fasillo confondu, en abandonnant le cordon de soie pourpre qui allait lui servir à monter l’escalier.

Le Gitano regarda fixement Bentek, et fit un geste dont le vieux nègre comprit toute l’expres-