— Dieu du ciel ! encore un meurtre ! vous, meurtrier de votre bienfaiteur !
— Il avait abusé de l’hospitalité donnée, pour séduire ma sœur, et il ne pouvait la prendre pour femme. Qu’aurais-tu fait a ma place, Fasillo ?
Le jeune Espagnol cacha sa tête dans sa main. — Et votre sœur ? demanda-t-il.
— Il me restait une dernière preuve d’affection à lui donner, et je la lui donnai.
— Et laquelle ?
— Je l’ai tuée, Fasillo.
— Tuée ! votre sœur aussi ! vous fratricide ! anathème !
— Enfant ! sais-tu, en Égypte, quel sort attend une jeune fille de ma caste qui a succombé, quand son séducteur est marié ? le sais-tu ? On la dépouille de ses vêtements, et on la promène nue par la ville, puis on la mutile de la manière la plus horrible ; on la revêt d’un sac, et on l’expose à la porte d’une mosquée, où tout homme, même un chrétien, peut la couvrir de coups, d’injures et de boue… Qu’aurais-tu donc fait de plus pour ta sœur, toi, Fasillo ?
— Ainsi, toujours des meurtres, toujours !