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dronné et fixé par des liens de fer, des bouteilles enfin qui sentaient la France et le Champagne d’une lieue, contrastaient singulièrement avec le luxe et l’appareil tout asiatique qui régnait dans cette pièce.

Et c’était bien du Champagne, car deux coupes coniques et cylindriques qui se dressaient sur leur large pied de cristal, venaient d’être glorieusement remplies, et la liqueur rosée qui pétillait, scintillait, éleva bientôt sa mousse frémissante bien au-dessus des bords du verre.

— Attention, commandant, la marée monte !

Ainsi disait le jeune homme imberbe qui commandait cette tartane sosie, poursuivie avec tant d’acharnement et de malheur par les deux lougres garde-côtes, pendant que le damné débarquait la contrebande du couvent de San-Juan au pied des rochers de la Torre.

La même tartane que le brave Iago avait enlevée à l’abordage contre un bœuf et ses cornes, et dont son vaillant capitaine achevait la défaite à grands coups de canon.

— Commandant, la marée baisse ; et si vous n’y prenez garde, elle sera tout-à-fait basse dans une minute, répéta l’enfant, et d’un trait il