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tèrent dans le faux-pont comme les moutons de Panurge.

Iago s’était relevé promptement, et, profitant de l’erreur de ses marins, il leur dit à voix basse :

— Mes fils, le courage et le sang-froid ne sont rien : vous avez tous vu qu’au risque de tomber sur des milliers de piques ou de sabres, je me suis précipité aveuglément dans le faux-pont… c’est de l’audace, voilà tout.

— Vive notre brave Iago ! répétèrent les matelots.

— Taisez-vous ! au nom du ciel, taisez-vous, mes fils ; vous poussez des cris à effaroucher des mouettes. Gardez vos vive Iago ! pour plus tard. Vous crierez cela sur la place San-Antonio. Ce sera d’un bon effet ; mais avisons au moyen de forcer ce repaire de démons.

Et il montrait la grande chambre dans laquelle on faisait toujours un bruit infernal. Tout à coup, frappé d’une idée subite, il s’écria : — Mes amis, armez vos carabines… feu ! feu sur cette cloison !

Ce qui avait surtout décidé Iago à prendre ce parti, c’est que, dans cette manœuvre, il se trouvait nécessairement posté derrière sa troupe,