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tranquille, mon fils, je veille sur vous avec la sollicitude d’un père. — Allons, allons, modérez cette ardeur, et, comme un véritable Espagnol, songez à Dieu, à votre roi et à votre dame, si vous en avez une. Pensez donc quelle sera sa joie quand elle vous verra revenir mourant, couvert de blessures, et que la foule criera en vous entourant : C’est lui, c’est le vainqueur du Gitano ! C’est le brave Iago ! — Ah ! mon fils, si ma position ne m’obligeait à rester à bord !… mort de ma vie ! vous n’auriez pas eu cette mission. Non, par saint Jacques ! vous ne l’auriez pas eue.

Et il prenait le même chemin que les autres membres du conseil, lorsque Iago le retint par le bras en s’écriant :

— Non, capitaine, non ! j’aimerais mieux rester dans une église, ma toque sur la tête, ne pas m’agenouiller devant le Saint-Sacrement, manquer à mon rosaire, que d’aller à bord de ce navire damné, de ce navire où Satan tient sa cour ; et d’ailleurs, reprit-il avec assurance, convaincu d’avoir trouvé un argument sans réplique, d’ailleurs, ma religion me défend le contact des excommuniés et des apostats.

— Qui vous parle de cela, mon fils ? dit le ca-