Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

conque auprès de son oreille, pour ne pas perdre un son, et écouta attentivement.

Rien… Profond silence…

— Hein ? dit-il au quartier-maître, qui était près de lui.

— Je n’ai rien entendu du tout, seigneur capitaine, si ce n’est une espèce de gémissement ; mais, par le ciel, ne vous y fiez pas ! parlez plutôt à bons coups de canon, ils entendront cette langue-là, par saint Pierre ! car notre brave amiral Galledo, que Dieu tient sous son bras droit, — il ôta son bonnet, et reprit : — notre brave amiral disait toujours que c’était la langue universelle, et que…

— Paix, Alvarès, paix ! tais-toi, vieux congre. Il m’a semblé voir quelque chose se remuer sur le pont. Et de nouveau, embouchant l’immense porte-voix, il cria :

— Ho hé !… de la tartane !… ho hé !… envoyez une embarcation à bord, ou l’on va vous couler…

— Comme des chiens maudits que vous êtes ! ajouta Alvarès.

— Te tairas-tu ; ils peuvent avoir parlé, et ta sotte langue, qui va aussi vite que le cri d’un cabestan, m’a empêché de rien entendre, dit le