Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nait au sud. Les étoiles se voilèrent, et la nuit, d’abord fort claire, devint épaisse tout à coup. La tartane était plongée dans l’obscurité ; seulement un point lumineux brillait à son arrière, dans la direction de la chambre, mais on n’entendait pas le plus léger bruit à bord, et personne ne paraissait sur le pont.

Le capitaine du lougre garde-côte, ayant heureusement effectué son changement d’amures, revint et laissa porter sur la tartane jusqu’à demi-portée de pistolet. Là, il appela son lieutenant Iago ; mais celui-ci, croyant qu’il s’agissait de commander le feu, disparut avec la rapidité de l’éclair.

— Iago ! reprit-il encore.

— Seigneur capitaine, il est à fond de cale, par votre ordre, a-t-il dit, pour veiller au passage des poudres.

— Le misérable ! Par saint Jacques ! qu’on l’apporte mort ou vif sur le pont ; et toi, donne-moi mon porte-voix de combat, Alvarès.

Alors le brave Massareo tourna vers le navire muet l’énorme orifice de l’instrument, et lui cria :

— Ho hé !… de la tartane !… ho hé !…

Puis il baissa le porte-voix, mit sa main en