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l’oreille d’un sage et vertueux prêtre à cheveux blancs, qui, sortant du confessionnal et appuyant son bras tremblant sur le vôtre, vous dit : — Mon fils, allons donc voir mes ouailles qui dansent sous la saulée tout là bas, là bas, au bord du petit ruisseau, et en passant nous porterons une bouteille de mon bon vin au pauvre vieux Jean-Louis le protestant.

Comme cela, oui, je comprends la confession : mais à bord, au milieu d’une tempête, lorsque ce n’est qu’à force de bras qu’on peut échapper à une mort imminente, lorsque les lames déferlent et brisent avec fureur sur le navire ; lorsqu’à chaque minute vous voyez disparaître un de vos agrès ; quand la mâture s’incline et craque ; quand une vague s’abat et mugit sur le pont, s’y déroule, court et entraîne hommes, vergues, canots… Oh ! m’est avis alors que la confession est une pratique au moins déplacée et sans utilité aucune pour virer de bord ou pour serrer un hunier.

On avait donc amarré la barre du gouvernail à bord des deux sloops qui naviguaient dans les mêmes eaux, et personne, personne n’était resté sur le pont des navires, qui allaient positivement à la grâce de Dieu ; or, en fait de tactique,