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Après cela le soleil brille, le ciel est beau, d’un bleu magnifique, avec de jolis nuages d’un rose vif, qui sont du plus charmant effet.

Les navires d’un tonnage élevé, tels que vaisseaux, frégates et corvettes, tout en manœuvrant avec prudence, ont pourtant encore à craindre de ces coups de vent ; mais les goélettes, tartanes, sloops, ont toutes les chances possibles pour périr, par leur grande propension à engager, ces bâtimens étant, comme on dit, essentiellement canards.

Si le danger est grand pendant le jour, la nuit il devient immense, surtout lorsqu’on louvoie près de côtes, qui sont loin d’être saines, et entourées de courans de quatre à cinq nœuds de vitesse.

Or il faisait nuit, et le levante, qui soufflait sur la côte de la Velda, hérissée de rochers, était un peu plus violent qu’il ne le fut lors du mémorable coup de vent de 97, qui fit sombrer la totalité des vaisseaux mouillés dans la rade de Cadix : on le sait, tout périt, corps et biens.

C’était enfin un de ces braves coups de vent pendant lesquels les matelots sont livides et croient en Dieu.

Les étoiles flamboyaient, et les vagues, en se