quoi m’éloigner de vous lorsque tout le monde vous abandonnerait sans doute ?
— Parce que ton attachement pour moi est connu… parce qu’il pourrait te faire paraître complice de crimes dont je suis pourtant innocente.
— Mais moi… je veux rester auprès de vous ; tant mieux si l’on me croit votre complice.
— Mais moi, Iris, j’exigerais ton départ… À tous les chagrins qui m’accablent, à tous ceux qui vont m’accabler encore, je ne voudrais pas joindre celui de te voir malheureuse.
Iris réfléchit un moment ; sa maîtresse l’examinait avec attention ; la jeune fille reprit froidement :
— Puisque le prince vous accuse, marraine, je vais aller le trouver et lui dire que je suis votre complice… Ainsi, l’on ne me séparera pas de vous.
Paula fut effrayée : Iris était capable de cette démarche.
— Mais, malheureuse enfant ! t’avouer ma complice, c’est te dire coupable… c’est m’accuser… c’est peut-être me pousser à l’échafaud !
— Eh bien, j’y monterai avec vous !
— Que dis-tu ? — s’écria la princesse, épouvantée du regard triomphant d’Iris et de l’infernale résolution de sa physionomie.
— Je dis — reprit la bohémienne avec une exaltation farouche — je dis que la part que j’ai dans votre vie, marraine, est misérable ; je dis que