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extraordinaire en cette saison, annonçait une intimité bien grande. De plus, il se souvenait de quelques mots, de quelques réticences de Paula lors de sa dernière entrevue avec elle au bal masqué. Il se crut sacrifié, trahi, ou plutôt il ne put trouver une raison plausible au départ de Paula ; sa raison se perdit. Au risque de compromettre Paula par l’invraisemblance du prétexte de son voyage, il partit pour la Lorraine, décidé à parler à tout prix à madame de Hansfeld et à éclaircir ce mystère.

Il arriva en effet sur les quatre heures du soir, fit arrêter sa voiture à la grille du parc qui avoisinait le chalet, ainsi que nous l’avons dit, et envoya son domestique à madame de Hansfeld avec ces mots :

« Madame,

« Par suite d’un pari avec ma tante, madame de Lormoy, qui, surprise de votre brusque départ et assez inquiète sur votre santé, désirait vivement savoir de vos nouvelles, j’ai gagé que je viendrais m’en informer auprès de vous, et que je retournerais à l’instant à Paris rassurer madame de Lormoy. Si vous êtes assez bonne pour vous intéresser à mon pari, veuillez me le faire savoir. N’ayant pas l’honneur de connaître M. de Brévannes, et ayant promis de ne pas même descendre de voiture, j’attends votre réponse à la grille du parc. »

Paula reçut ce billet au moment où elle rentrait de la promenade. Il pleuvait. Prendre à l’instant