M. de Brévannes continua de lire :
« Oui, oui, la mort… Je ne mérite pas de vivre… j’ai été infidèle à la mémoire de Raphaël… je ne mérite aucune commisération ; si mon mari est un monstre de cruauté, que suis-je donc moi, qui ne puis détacher ma pensée de l’homme qui a causé tous mes maux en tuant mon fiancé !…
« Oh ! j’ai honte de moi-même… Il faut que j’écrive ces horribles choses… que je les voie, là… matériellement… sous mes yeux… pour que je les croie possibles…
« Arriver, mon Dieu ! à ce dernier degré d’abaissement !
« Est-ce ma faute, aussi ? La douleur déprave tant… Oui… elle déprave, elle rend criminelle… car quelquefois, brisée par le désespoir, je m’écrie : — Puisqu’il était dans la destinée de M. de Brévannes d’être meurtrier… pourquoi le sort, au lieu de livrer Raphaël à ses coups, ne lui a-t-il pas livré mon bourreau ? »
Ces pages s’arrêtaient là.
Iris avait voulu sans doute laisser M. de Brévannes réfléchir mûrement sur ce vœu homicide.
Il s’écria vivement en fermant le livre :
— Iris, vous n’avez rien lu de ce qui est écrit là ?…
La jeune fille parut n’avoir pas entendu ces paroles ; elle regardait fixement M. de Brévannes.
— Iris — reprit-il — vous n’avez rien lu de ces pages ?…