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mode de Paris ; on le classait même immédiatement après le beau Morville, cet astre qui a longtemps brillé d’un éclat sans égal ; entre nous, je ne sais pas trop pourquoi ; c’était un engouement ridicule, rien de plus, car Gercourt et beaucoup d’autres ont mille fois plus d’agréments que ce prétentieux M. de Morville.

Paula tressaillit en entendant prononcer un nom si cher à son cœur.

Le regard de la princesse rencontra le regard d’Iris… ce regard lui pesa sur le cœur comme du plomb.

Ignorant complètement l’amour de Paula pour M. de Morville, et croyant d’un bon effet aux yeux de madame de Hansfeld, de faire montre de dédain à l’endroit d’un des hommes les plus recherchés de Paris ; cédant d’ailleurs à un sentiment d’envie et à une habitude de dénigrement qu’il avait depuis longtemps prise à l’égard de M. de Morville, qu’il détestait, sans autre motif qu’une basse jalousie, M. de Brévannes, continua :

— Ce M. de Morville a une jolie figure, si l’on veut ; mais il a l’air si stupidement satisfait de lui-même, qu’il en fait mal au cœur. On parle de ses succès ; après tout, il n’a jamais réussi qu’auprès de ces femmes faciles auxquelles on peut prétendre, pourvu qu’on soit du monde dont elles sont… On a fait beaucoup de bruit de sa liaison avec cette Anglaise : il en était fort épris, soit ; mais elle se moquait de lui, comme fera toute femme de bon