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Iris désolée ou paraissant l’être de l’indiscrétion qui lui échappait. — Vous me faites dire ce que je ne voulais pas dire. Eh bien ! oui, à cette heure, la vie de deux personnes est en danger….

— Béni soit Dieu qui t’a fait parler ; jamais je n’achèterai le bonheur de ma vie entière à un tel prix… Je renonce à M. de Morville, et que je sois maudite si jamais…

— Arrêtez… marraine. Je sais la puissance de vos scrupules… mais je sais aussi la puissance de votre amour… Quoiqu’il s’agisse de la vie de deux personnes… vous pourriez être maudite…

— Malheureuse…

— Tenez, marraine, laissons les événements suivre leur cours… ce qui sera… sera…

— Maintenant que tu m’as rempli l’âme de terreur, car je sais ce dont tu es capable, tu veux te taire… Non, non, parle… je l’exige…

— Eh bien donc, puisque vous m’y forcez, apprenez tout… Le prince aime Berthe et il en est aimé… Vous savez la jalousie féroce de M. de Brévannes… Il hait déjà le prince parce qu’il est votre mari… Maintenant qu’il le sait aimé de sa femme, il le hait à la mort… Supposez Berthe assez imprudente pour accorder un rendez-vous à M. de Hansfeld, rendez-vous innocent ou coupable, volontaire ou forcé, peu importe ; M. de Brévannes en est instruit, il les surprend tous deux par la ruse : les apparences sont contre eux… Que fait-il ? dites, que fait-il ?