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trompé… comme le dernier des hommes… lui raillé, moqué peut-être… Je ne sais ce que je ressens à cette idée, qui ne m’était jamais venue.

« Oh ! je suis folle… folle… ce n’est pas de l’amour, c’est de l’idolâtrie. »

Le mémento supposé de madame de Hansfeld avait été perfidement interrompu à cet endroit.

En lisant les derniers mots, qui avaient rapport à une prétendue infidélité de Berthe, M. de Brévannes bondit de douleur et de rage.

Par cela même que la lecture de la première partie de ce journal l’avait plongé dans tous les ravissements de l’orgueil, et de l’orgueil exalté jusqu’à sa dernière puissance, ce contre-coup lui fut plus douloureux encore ; il ne se posséda pas de fureur en pensant qu’il jouait peut-être un rôle ridicule aux yeux de Paula ; il connaissait assez les femmes pour savoir que s’il leur est doux, très doux, d’enlever un mari ou un amant à un cœur fidèle, elles se soucient médiocrement de servir de vengeance, de représailles à un homme qu’on a trompé.

Iris elle-même avait été effrayée de l’expression de colère et de haine qui contracta les traits de M. de Brévannes lorsqu’il eut lu ce passage du livre noir ; elle quitta le mari de Berthe, bien certaine d’avoir frappé où elle voulait frapper.

En effet, elle laissa M. de Brévannes dans un état d’exaltation impossible à décrire.

D’un côté, il se flattait d’être aimé par madame de Hansfeld avec une incroyable énergie ; mais il