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— Mais que je puisse au moins vous voir quelquefois chez vous, vous rencontrer dans le monde.

— Chez moi, non ; dans le monde, votre serment s’y oppose.

— Ah ! vous êtes sans pitié.

— Calmez votre mère, non par des promesses, mais par des temporisations. Dans huit jours je vous écrirai.

— Pour me dire ?…

— Vous le verrez… peut-être serez-vous plus heureux que vous ne vous y attendez.

— Il se pourrait ? Ah ! parlez, parlez.

— Ne vous hâtez pas de bâtir de folles espérances sur mes paroles. Rappelez-vous bien ceci : jamais je ne souffrirai que vous manquiez à la foi jurée… mais comme je vous aime passionnément…

— Eh bien ?

— Le reste est mon secret.

— Oh ! que vous êtes cruelle !

— Oh ! bien cruelle, car je veux que demain vous m’écriviez que votre mère est moins souffrante, que vous l’avez un peu tranquillisée ; j’en serai si heureuse !… car je me reproche amèrement ses chagrins ; n’est-ce pas moi qui les cause involontairement ?

— Je vous le promets. Et vous, à votre tour ?

— Dans huit jours vous saurez mon secret. Je regrette moins de ne pas vous recevoir chez moi. Nous allons, je le crains, rompre nos habitudes de retraite. M. de Hansfeld m’a priée de recevoir plu-