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maintenant… De graves intérêts sont en jeu… Comment se trouve votre maîtresse ?

— Elle est rêveuse et triste depuis qu’elle vous a accordé l’entrevue que vous demandiez si impérieusement.

— Elle m’y a forcé… J’étais si malheureux de son refus que je me suis oublié jusqu’à lui faire cette menace, que je ne regrette plus, car j’ai ainsi obtenu ce que je désirais dans son intérêt et dans le mien… Mais elle est rêveuse et triste, dites-vous ?

— Oui… quelquefois elle reste longtemps comme accablée… puis tout à coup elle se lève impétueusement et marche pendant quelque temps avec agitation.

— Et à quoi attribuez-vous ses préoccupations ?

— Je ne sais…

— Ce livre que vous hésitez à me confier et que je n’ose plus vous demander nous l’apprendrait.

— Oh ! je ne tiens pas à savoir les secrets de la princesse… C’est pour vous être agréable, pour vous obéir que j’ai soustrait ce livre… la clef est à son fermoir, je ne l’ai pas ouvert.

— Eh bien ! ouvrons-le… Maintenant ce que vous appelez la méchante action est commis. Il ne s’agit plus que de me rendre un grand service. Hésitez-vous encore ? Je sais que je n’ai d’autre droit à cette bonté de votre part que…

— Tenez, tenez, lisez vite — dit Iris en détournant la tête et en donnant l’album à M. de Brévannes.