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prit la froideur contrainte de la princesse pour de la réserve et de la dissimulation à l’endroit d’un amour qu’elle ne voulait pas s’avouer encore ; il crut devoir ménager ces scrupules, certain qu’après quelques refus de pure convenance, Paula lui accorderait les moyens de la voir.

M. de Brévannes reprit :

— Je n’ose vous supplier encore, madame, de permettre que je vous sois présenté. Pourtant… quel inconvénient y aurait-il ? croyez-moi, loin d’abuser de cette faveur… j’en userais avec la plus extrême réserve…

— Je vous assure, monsieur, que cela est impraticable… Sous quel prétexte d’ailleurs ?… que dirais-je à M. de Hansfeld ?

— Que j’ai eu l’honneur de vous connaître en Italie… Et puis, un homme marié — ajouta-t-il en souriant — n’inspire jamais de défiance. Je pourrais même, et seulement pour la forme, avoir l’honneur de vous amener madame de Brévannes… quoiqu’elle ne soit pas digne de vous occuper un moment.

Cette proposition de M. de Brévannes frappa vivement Paula.

Sachant le prince très épris de Berthe, elle ne put dissimuler un sourire d’ironie en entendant M. de Brévannes parler de présenter sa femme à l’hôtel Lambert.

Un vague pressentiment dont madame de Hansfeld ne put se rendre compte, lui dit que cette cir-