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gardé sur cette prétendue passion m’a prouvé que votre aveu était sans conséquence… Lorsqu’on m’a dit votre obstination à me rencontrer ici, j’ai attribué ce désir à un tout autre motif que celui de me parler d’un amour qui m’offense et qui me rappelle d’atroces calomnies…

— Eh bien ! je ne vous parlerai plus de cet amour… je me contenterai de vous aimer sans vous le dire… Attendant tout du temps, de la sincérité du sentiment que je vous porte, permettez-moi seulement de vous voir quelquefois… J’aurais pu demander à l’un de nos amis communs de vous être présenté ; j’ai préféré d’attendre votre agrément avant de tenter cette démarche.

— Je ne reçois que quelques personnes de mon intimité, monsieur — reprit sèchement Paula. — M. de Hansfeld vit très seul… il m’est impossible… surtout après votre étrange aveu, de changer en rien mes habitudes.

M. de Brévannes ne put réprimer un mouvement de dépit et de colère qui rappela à madame de Hansfeld qu’elle devait ménager cet homme ; elle ajouta d’un ton plus familier :

— Songez, de grâce, à tout ce qui s’est passé à Florence… et avouez qu’il m’est impossible de vous recevoir… lors même que je le désirerais.

Ces derniers mots, seulement dits par madame de Hansfeld pour adoucir l’effet de son refus, parurent à M. de Brévannes fort encourageants. Il se souvint à propos des confidences du livre noir, et