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feld, cette femme si séduisante, si enviée, si respectée.

Il était midi. M. de Brévannes attendait Iris avec une extrême impatience dans la petite maison de la rue des Martyrs.

Madame Grassot, gardienne de cette mystérieuse demeure, restait à l’étage supérieur. La jeune fille arriva ; M. de Brévannes courut à sa rencontre.

Iris paraissait tremblante et effrayée. M. de Brévannes la rassura et la fit entrer dans le salon ; elle tenait à la main un petit album relié en maroquin noir et fermé par une serrure d’argent. Frémissant de joie et d’impatience à la vue de ce livret, M. de Brévannes prit sur la cheminée une bague ornée d’un assez gros brillant, la passa au doigt d’Iris, malgré sa faible résistance.

— De grâce, charmante Iris — lui dit-il — recevez ce faible gage de ma reconnaissance. Cette jolie main n’a pas besoin d’ornement, mais c’est un souvenir que je vous demande en grâce de porter… Vous m’avez promis de l’accepter.

— Sans doute… mais je ne sais si je dois… ce diamant…

— Qu’importe le diamant !… c’est seulement de la bague qu’il s’agit.

— Et c’est aussi la bague que j’accepte — dit Iris avec un sourire d’une tristesse hypocrite — puisque ma condition m’expose à de certaines récompenses.

— Si j’ai choisi ce diamant — reprit M. de Bré-