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— Il est mort… — dit madame de Hansfeld avec un calme effrayant.

— Raphaël… mort !! — s’écria Iris en feignant l’étonnement.

— Charles de Brévannes l’a tué !!

— Et votre tante ignore ?…

— Écoute… l’heure est venue de tout te dire… J’avais été, tu le sais, élevée avec Raphaël ; enfant, je l’aimai comme un frère ; jeune fille, comme mon fiancé, ou plutôt ces deux sentiments se fondirent en un seul… Tu étais alors si étourdie que notre amour a dû t’échapper.

— En effet, marraine, maintenant je me souviens de quelques circonstances qui auraient dû m’éclairer. Mais est-ce possible…. Raphaël mort !… Et quand cela ? où cela ?

— Écoute encore : je devais l’épouser à mon retour de Florence… Tu comprends maintenant pourquoi M. de Brévannes m’inspirait tant d’aversion.

— Je comprends…

— Ses poursuites redoublèrent : instruit du sujet de notre séjour à Florence, à force de persévérance, d’adresse, il parvint à se lier avec les personnes qui pouvaient servir ma tante dans son procès, et à prendre tellement d’influence sur elles, qu’il fut bientôt en état de nous être du plus grand secours.

Les voies ainsi préparées, il se fit un jour audacieusement annoncer chez ma tante, sous le prétexte qu’il logeait dans notre hôtellerie. Notre ac-